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Le cinéma ce menteur

 

Depuis l’avènement du cinéma, tout le monde s’est habitué aux multiples trucages qu’on nous y présente. Mais parfois la boîte à images exagère en essayant de nous faire croire à l’incroyable.


Les portes du grand écran

À travers l’Histoire du cinéma, les portes ont été, ni plus ni moins, des actrices omniprésentes. Cachant une horreur satanique dans le fim d’horreur, s’ouvrant sur un nouveau récit dans un film d’aventure, la porte importe beaucoup sur la pellicule.

 

La porte entrebâillée

Mais dans le langage des portes filmées, il y a un truc redondant qui énerve : la porte laissée entrouverte.


Contexte : Le policier arrive devant la porte extérieure de la maison et, au moment où il vient pour frapper, il découvre que la porte n’est pas complètement fermée. Alerté par ce fait, il sort son arme avant d’entrer…

 

Que conclure de cela ? On semble vouloir nous faire croire que les criminels ont tendance à ne pas refermer derrière eux. Car ce cliché de la porte entrebâillée revient dans des dizaines de films. Certains diront que, logiquement, les bandits refermeraient la porte afin de ne pas attirer l’attention d’éventuels passants. Mais les clichés ont la vie dure, surtout au cinéma.

 

La porte verrouillée

Pourquoi verrouiller nos portes si, d’après le cinéma, l’on peut si facilement les débarrer avec des épingles à cheveux ?

 

Contexte : Le méchant constatant que la porte est verrouillée, utilise deux petites tiges de métal qu’il insère dans la serrure. Après quelques mouvements, la porte s’ouvre.

 

Dans des dizaines de films ont a vu et revu ces actions. Avec la montée des technologies, les méchants ont même des systèmes électroniques qui déverrouillent les portes dotées d’un clavier numérique. Si vous habitez dans un film, ne prenez plus la peine de barrer votre porte, ici, pas de huis clos. Et si jamais on vous met des menottes, le truc des épingles semble fonctionner là aussi.

 

Auto sans clé, pourquoi pas

Pour ce qui est des automobiles, le cinéma n’a nul besoin de clé.


 Contexte : Le méchant (parfois le bon) trouve une auto dont la portière n’est pas verrouillée, il saute à l’intérieur, se penche sous le volant et y arrache des fils. Sachant exactement quel branchement il faut faire, il démarre la voiture et s’enfuit.

 

Ici, les scénaristes et les réalisateurs ont trouvé un passe-droit que l’on voit dans des centaines de scènes. Pourtant, il faut bien admettre que même si cette manipulation était possible il y a trente, voire quarante ans, ce n’est plus possible aujourd’hui. Les véhicules modernes se composent maintenant de systèmes électroniques complexes et même si vous pouviez trouver les fils qui commandent l’ignition le volant restera verrouillé. En plus, les systèmes d’alarme modernes sont de plus en plus sensibles et sophistiqués.


Et, ce qui est encore plus invraisemblable, on ose même nous monter des personnages qui brisent la vitre de la portière avec leur coude. Plusieurs vidéos sur YouTube montrent que, même avec une massue de 10 kilos, la vitre ne brise bas.1

 

Les imblessables

Dans le domaine des blessures, le cinéma ment sans arrêt. Commençons par les accidents de voiture. Même après des capotages, des sorties de route, des explosions ou des chutes dans un ravin, le héros s’en sort avec quelques égratignures.


Combien de personnages a-t-on vus sauter d’une auto ou d’un train à pleine vitesse ? Comme si de rien n’était, on se relève et se dépoussière un peu. Bravo à ces James Bond, Indiana Jones, Terminator et Ethan Hunt qui, avec leur corps en caoutchouc ont prouvé qu’on peut sauter de n’importe où sans se faire bobo.

 

Une balle, c’est rien

La cinématographie est peuplée d’armes à feu. Que ce soit des récits de guerre, de cowboy ou de bandit, les balles sifflent aux oreilles des acteurs. Il est naturellement inévitable de prendre une balle (ou plus). Bien que parfois une seule balle suffit pour tuer, pour les héros il en va autrement.

On a vu des comédiens comme Bruce Willis ou Arnold Schwarzenegger dont les personnages ont passé une partie de l’histoire avec une balle dans la peau. Il est intéressant de voir comment la douleur varie d’un personnage à l’autre. La quantité de sang perdue est aussi variable et on est surpris de combien de temps, devant une caméra, une personne peut survivre alors que son sang gicle à grands coups.

 

Pas chaud

Pour les risques, le grand écran n’a pas froid aux yeux. Mais pour le froid, il semble bien insensible. Combien de scènes se passent sous un froid extrême avec des personnages sans gants ou sans chapeaux ? Tous les spectateurs provenant des pays nordiques (ou du Québec) tressaillent d’un frisson en voyant des doigts nus sous -40°C.

 

À -40°C à mains nues, tenant une arme de métal et sans chapeau, les oreilles et les doigts gèlent en une vingtaine de minutes; mais pas au cinéma. On pousse même parfois l’exagération à faire tomber un personnage dans les eaux glaciales d’un lac dont la glace s’est brisée. La victime en ressort avec quelques tremblements et

continue sa quête (c’est le cas de James Bond dans No Time to Die).

 

Un pot-pourri d’erreurs

Des dizaines de sites internet2 se spécialisent dans la révélation et la consignation des erreurs et invraisemblances du cinéma. On y voit des erreurs de montage, des mauvais raccords et des incongruités.


 On y trouve des perles d’inattentions de la part des cinéastes. Par exemple :

-        Un avion gros porteur dans le ciel derrière un gladiateur (un siècle av. J.-C.)

-        Gandalf avec sa montre-bracelet dans Le Seigneur des anneaux

-        Une bouteille d’eau en plastique dans Game of Throne

-        Un caméraman en arrière-plan d’un film d’Harry Potter

-        Un type en jeans et portant un chapeau de cowboy en arrière-plan dans le Pirate des Caraïbes.

 

Toujours dans ces sites internet relatant les erreurs du cinéma, on peut grappiller des heures à découvrir comment le cinéma a la vérité variable. Au chapitre des anachronismes, des centaines d’erreurs peuplent les films. La raison en est simple, les créateurs savent que peu de gens connaissent assez l’Histoire pour pouvoir repérer les objets propres à une époque précise. On retrouve donc des choses dans un siècle où elles ne sont pas encore inventées.


« Dans le film Robin des bois : Prince des voleurs, Azeem surprend Robin en utilisant une invention étonnante : le télescope. Robin a tout à fait raison d’être surpris puisque le télescope n’a été inventé que 400 ans plus tard ! »3

 

« Des anachronismes flagrants ont été relevés dans Le Titanic. Le navire a coulé en 1912 et bien que le lac Wissota, un lac artificiel, ait été construit en 1917, Jack et son père y sont allés pour faire de la pêche sur la glace. Autre erreur dans le temps: le tableau "Les Nymphéas" de Monet qui a été peint entre 1920 et 1926 et qui se retrouve sur le Titanic en 1912. Sur ce coup, James Cameron aurait dû être plus méticuleux. » 4

  


Épilogue

Finalement, le cinéma est un peu comme un ami dont on tolère la tendance à tout exagérer. Mais quand les invraisemblances et la démesure nous font décrocher du film, il faudrait peut-être revenir aux sources et renouer avec la réalité des événements « possibles ».

 

Avec l’avènement incontournable de l’intelligence artificielle dans le milieu du cinéma, l’humain est à un cheveu (à une pellicule…) de perdre la place de cinéaste. Et ce autant en tant qu’acteur qu’en tant que créateur. Mais, sans les erreurs humaines que restera-t-il à critiquer, que pourra-t-on écrire sur ce nouveau cinéma artificiel ?

 

Merci aussi à ceux qui n’ont pas lu.

 


 

RÉFÉRENCES

 

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